Om Marie de Londres
Marie Solfège était petite. Pieds nus, elle mesurait à peine un mètre soixante. Son regard décidé et ses yeux clairs dessinaient de petites esquisses de lumière posées sur le chemin d'un avenir qui paraissait radieux.
Avec ses airs de jeune fille sage, bien élevée, on l'imaginait mieux devant le clavier d'un piano qu'aux prises avec la violence et le danger du monde de la résistance.
Pour moi, elle était plus proche de La Petite Chronique d'Anna Magdalena Bach que du Chant des Partisans. Marie Solfège sentait si bon la France provinciale et les grands repas familiaux du dimanche, les sorties d'église et la campagne estivale. Ses couleurs favorites, un beau marron clair, un bleu ciel radieux, la faisaient ressembler à une fin de journée d'automne, à une belle soirée où l'on hésite à se coucher tôt quand le soleil peine à cacher son disque rouge et que les oiseaux continuent de chanter.
Voici alors l'instant où la campagne appartient aux premières feuilles mortes et nous plonge au coeur des regrets et des sourires envolés...
Vis mer