Om L'assasinat du Pont-rouge
Dans une chambre claire, inondée des rayons du soleil d'avril, deux jeunes gens déjeunaient et causaient. Le plus jeune, d'apparence frêle, avec des cheveux blonds, des yeux extrêmement vifs, une physionomie à traits prononcés où se peignait un caractère ferme, faisait, à côté de l'autre, qui avait des joues encore roses, des buissons de cheveux bruns et cet oeil langoureux particulier aux natures indécises qu'un rien abat et décourage, un contraste saisissant. Le blond disait Rodolphe en s'adressant au brun, et ce dernier appelait Max le jeune homme aux yeux bleus, dont le vrai nom était Maximilien Destroy. C'étaient deux camarades d'enfance et de collège; ils devisaient sur la littérature, et Rodolphe qui, dans un état de marasme, était venu voir son ami avec l'espoir d'un allégement, s'appesantissait sur les mécomptes, l'amertume, les épines sans roses de la vie d'artiste.
Au contraire, il semblait que Max se fît un jeu d'ajouter à cette mélancolie.
Vis mer