Om HISTOIRE DES MUSULMANS D'ESPAGNE
mes progrès qüen Espagne. Il avait reçu dans son giron un nombre assez considérable de prosélytes, mais il n¿avait pas étouffé les autres religions, et l¿ancien culte, le magisme, florissait à côté de lui. Si les musulmans eussent rigoureusement exécuté la loi de Mahomet, ils n¿auraient laissé aux Guèbres que le choix entre la conversion à l¿islamisme et le glaive. N¿ayant point de livre sacré révélé par un prophète que les musulmans reconnaissaient pour tel, les adorateurs du feu ne pouvaient prétendre à être tolérés. Mais dans les circonstances données, la loi de Mahomet était inapplicable. Les Guèbres étaient fort nombreux; ils étaient attachés de c¿ur et d¿âme à leur religion; ils repoussaient tout autre culte avec une opiniâtreté inflexible: fallait-il égorger tous ces braves gens uniquement parce qüils voulaient faire leur salut à leur guise? C¿eût été bien cruel, et en outre, bien dangereux, car de cette manière on aurait provoqué une insurrection universelle. Moitié par humanité, moitié par politique, les musulmans passèrent donc par-dessus la loi, et, le principe de la tolérance une fois admis, ils permirent aux Guèbres d¿exercer partout leur culte en public, de sorte que chaque ville, chaque bourgade même, avait son pyrée. Qui plus est, le gouvernement protégeait les Guèbres même contre le clergé musulman: il faisait fouetter des imâms et des muëzzins qui avaient tenté de changer des temples du feu en mosquées.
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